L’histoire des sections tchécoslovaques et tchèques en France est intimement liée à celle de l’Europe, tout au long du XXe siècle.
La première section tchécoslovaque voit le jour au lycée Carnot de Dijon, en 1920. Elle est uniquement composée de garçons, et en 1923, une section de filles est ouverte à Saint-Germain-en-Laye, lieu symbolique pour la Tchécoslovaquie par la signature du Traité de Paix en 1919, marquant la fin de l’Empire austro-hongrois. En 1924, une autre section de garçons est créée à Nîmes.
Les élèves tchécoslovaques obtiennent de brillants résultats dans les domaines scientifiques comme littéraires et parviennent à entrer dans de grandes écoles françaises. Mais les sections subissent la pression de l’Histoire : suite aux accords de Munich en 1938, la Tchécoslovaquie éclate. Les sections doivent rapidement fermer. Certains élèves tchécoslovaques choisissent de rester en France ; ils se battront aux côtés des Français tout au long de la Guerre.
En 1947, les sections sont à nouveau ouvertes mais pour très peu de temps : le « Coup de Prague » de février 1948 marque l’arrivée du régime soviétique en Tchécoslovaquie. Le changement de politique est immédiat : il n’est plus question de nouer des contacts avec « le camp impérialiste », dont la France fait partie.
L’accession d’un ancien de Carnot au poste de Ministre de l’Éducation tchécoslovaque favorise la réouverture des sections en 1966. Cependant, les tensions entre les deux pays sont croissantes et les sections doivent de nouveau fermer en 1973.
À la chute du régime soviétique, en 1989, on décide de rouvrir les sections, qui sont désormais tchèques. La section de Saint-Germain-en-Laye disparaît, l’établissement étant devenu un collège. La section de Dijon devient mixte, et celle de Nîmes devient entièrement féminine.
L’importance des sections tchécoslovaques et tchèques dans les relations entre nos deux pays est reconnue de façon hautement symbolique en 1999, lors de la visite de Václav Havel, Président de la République tchèque, au lycée Carnot.